Nous vous partageons le mail et le témoignage d’un collègue du lycée Essouriau en Essonne afin de vous d’alerter sur ce qui semble une stratégie et une dynamique bien engagée du ministère Blanquer pour passer au rouleau compresseur les enseignements artistiques et plus précisément les arts plastiques. c’est ainsi que des options qui semblaient pérennes car installées de longue date et solides, apparaissent en quelques jours comme une maison de paille.
« Chers collègues,
Je viens d’apprendre, presque par hasard, que la spécialité Arts Plastiques de mon lycée « Essouriau » Essonne, était supprimée d’un trait de plume.
La spécialité existe depuis plus de 35 ans ; j’y enseigne depuis 1989 ; c’est un lycée de banlieue, longtemps classé en ZEP.
La culture et l’art y ont eu une place cruciale pendant des années, drainant des élèves variés, les raccrochant souvent à la scolarité et les préparant aussi à des parcours professionnels artistiques et souvent d’excellence.
ceci est d’autant plus absurde, que dans l’ Essonne, les Ulis sont à l’ouest du département et l’équilibrage départemental fonctionnait correctement : Corbeil-Montgeron-Savigny- Ste Geneviève- Les Ulis…Avec cette mesure inique et unilatérale, toutes les options de spécialité sont à l’est du 91…..
Les résultats aux examens étaient toujours largement dans les moyennes académiques…..et les effectifs en hausse moyenne, pendant des années.
La méthode proposée par cette réforme est bien sûr comptable :
Le nombre de spécialités proposées est relatif au nombre d’élèves, petit lycée = peu d’options…
C’est avec une très grande amertume que je vois détruire un édifice patiemment bâti avec passion et rigueur.
Ce gouvernement sabote aveuglément l’ Education Nationale. Contenus au rabais, horaires rognés, examens dénaturés, programmes confus…
Sa feuille de route est claire : réduire les postes dans le public et laisser le privé proposer des menus alléchant avec des moyens supérieurs…. »
L’enseignement des arts plastiques dans la réforme des lycées : une voiture sans roues.
En effet , nous constatons que derrière les effets d’annonces apparemment optimiste se profilent une structure, une maquette horaire, mais pas de coefficient au bac pour la facultative (1/100e).
Quel élève voudra suivre 3H d’enseignement par semaine pour un si petit coefficient ?
De surcroît, les heures attribuées seront en nombre réduit, à la marge, à partager avec les autres disciplines pour leurs dédoublements de classe. Comme leurs effectifs sont de plus en plus importants (pour les langues par exemple), ces quelques heures en nombre fixe et limité seront très convoitées. En spécialité, des suppressions arrivent là où les enseignants prennent leur retraite l’an prochain. N’est-ce pas le signe d’une volonté d’extinction de nos enseignements artistiques ? Et quand on lit l’extrait du B.O. suivant à côté du texte de la pétition ci-après, on ne peut s’empêcher de considérer que l’on a affaire à un mensonge géant, que les airs de bon papa tranquille, ferme et rassurant de Mr Blanquer ne sauront plus masquer !
Extrait de B.O. :http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=134460
« 3. Modalités d’inscription en classe de première générale
Les élèves sont répartis en classe de première générale dans les enseignements de spécialité conformément à leurs choix, avec l’accord des représentants légaux, et selon les spécificités d’organisation de l’établissement.
Des conventions pourront être mises en place entre deux établissements géographiquement proches afin de permettre à leurs élèves de suivre des enseignements de spécialité qui ne seraient pas offerts dans leur lycée de scolarisation.
Lorsque des solutions proches ne pourront être trouvées, et dans des cas exceptionnels, un des enseignements pourra être suivi à distance, notamment dans le cas où il serait proposé par le Cned.
Lorsque le choix des enseignements de spécialité nécessite un changement d’établissement, une procédure d’affectation particulière peut être mise en place au niveau académique.
L’ensemble du processus doit permettre d’assurer une large gamme de choix d’enseignements de spécialité.
Le sens profond de cette évolution est de développer l’autonomie et la créativité des élèves, facteurs essentiels de réussite au XXIe siècle. »
Signer la pétition : http://chng.it/J5Py8GvKtm
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